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 Sentiments d'un comédien

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Valciphie
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Valciphie


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Date d'inscription : 04/09/2010

Sentiments d'un comédien Empty
MessageSujet: Sentiments d'un comédien   Sentiments d'un comédien EmptySam 20 Nov - 16:31

J'ai écris cette nouvelle suite à ma passion, qui vous l'aurez compris en lisant est le théâtre. N'hésitez pas à commenter.

La salle était bondée, de part et d'autres des entrées encore des gens se laissait guider par la douce musique d'ambiance et, debout là ils laissaient leur yeux caresser avec douceur les quatre coins de l'immense théâtre. Les sièges rouges sang, dont les broderies illuminaient de leur couleur or, étaient tous occupés. Les premiers rangs étaient principalement réservés aux hauts hommes placés, bien que quelques femmes sortent du lot. Au premier étage, de bien loin, on apercevait des gens s'agiter dans leur sièges. Des femmes debout bougeaient sans cesse, impatiente mais radieuse dans leur costume pailleté, leur robe aux couleurs claires, leur bijoux scintillants d'or et d'argent. Les femmes aux sourires merveilleux auraient pu éclairer à elles seules la grande pièce si de lustres gigantesques aux petites bougies n'étaient pas suspendues dans les airs.

Des enfants jouaient dans les allées, le long des sièges. Un petit garçons trébucha, une petite fille laissa tomber sa poupée. Des parents couraient après eux afin de ne pas perdre leur progéniture, c'était un désordre complet dans une salle élégante et rangée. Soudain le silence se fit dans l'hémicycle. Une porte en bois s'ouvrit à la volée, des talons claquèrent dans la salle. L'entrée de grands hommes, vêtus de costumes blancs aux belles couleur bleus, or et rouges se fit. Sir Damien pénétra dans le théâtre avec grâce, les gens se séparèrent sur son passage. Respectable homme, vieux d'une cinquantaine d'année, il était adulé de la population de la ville. Derrière lui, cachée sous un voile clair et fin, suivait son épouse, serrée dans sa longue robe blanche cintrée à la taille par un ruban bleu pâle. Aussi pâle que ses yeux, ainsi que son collier de diamant. Leur jeune fils tenaient fermement la main de sa mère, dans son petit costume bleu et or. A la suite de la famille royale suivait une horde de comte, politiciens amis de Damien. Il avait descendu les marches rouges dans le plus grand silence, avec pour seul rythme le claquement des talons de son épouse.

Je me souviens exactement de la place qu'il occupait. Trois sièges au milieu même de la salle, juste sous l'estrade. Sous cette scène où j'avais posé mes pieds pour la première fois à six ans. A présent, j'en ai trente huit.

Tout était si beau, le grand rideau d'un rouge bourgogne s'apprêtait à se lever. Ce n'était qu'une question de temps, on vit descendre les lustres descendre et des hommes éteindre les petites bougies, les unes après les autres. Un grand cri s'élève dans la salle, le rideau s'ouvre sur un décor simple. Une place de village, quelques arbres et une maison à gauche de la scène. Dans les coulisses, les femmes s'élancent sur scène sans hésitation. C'est à mon tour. Je crois, je pense. Je n'en suis plus sur. Que dois-je faire ? Alors, poussé par une volonté et une détermination extrême, je me lève de mon siège et entre. Récitant mon texte brutalement, j'entre sur scène. Tout mon corps tremble, en ébullition. Les sens dans mon corps entrecroise, je ne ressens que l'émotion du trac. Ce stress qui monte à la tête, qui m'oblige à réciter un texte que je sais sur le bout des doigts. Ce sentiment me fait vivre, il puise toute mon énergie, m'oblige à trembler comme une feuille mais il me fait vivre et je peux enfin montrer mon vrai visage sur cette scène. Celui qu'aucun ne connaît. Je vis. Ma raison de vivre est immatériel. C'est ce besoin de stress, de sentiments bouillonnant.

Jouer la comédie, c'est comme si je faisais ça depuis toujours. D'une part, c'est une réalité. Cela fait plus d'une quinzaine d'années que je joue sur les planches. D'une autre, c'est aussi la réalité. Mais détournée. On s'amuse à prendre un rôle qui n'est pas le sien, on le produit d'une manière à soi et le laisse gifler les spectateurs, les gens qui acceptent de voir leur reflet -pour certains- sous leur yeux. J'aime prendre la peau d'un personnage, le faire souffrir, rire, sourire, l'humilier voir même le torturer jusqu'à ce que je me lasse et en choisisse un autre. Un autre, tout différent de moi. Jamais « quelqu'un » qui me ressemble, jamais ! Imaginez. Une personne identique à son propre personnage qui raconte ses souffrances ? Purement stupide, cela ne serait rien d'autre qu'une plainte. Le théâtre doit être autre chose qu'un paradis de geintes.

Je sors de scène sous un tonnerre d'applaudissements, je suis fier. Je me regarde dans le miroir. Cette fois-ci, c'est moi. Cette fois-ci, je ne joue pas la comédie.
Je ne la joue plus. C'est fini.
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