J'ai écrit ce texte pour le même concours que Valciphie (c'est d'ailleurs pourquoi je n'espère rien ^^), mais j'ai choisi un autre sujet. Le mien était:
La fin à laquelle nous sommes tous destinés est sans nul doute la mort. Tragique pour certains, triste perte redoutée et pleurée par l'humanité ; libératrice pour d'autres, clé vers le repos que méritait une vie un peu trop mouvementée. Mais si la mort ne scellait pas notre destin ? S'il existait une autre vie à découvrir ?C'est la première fois que je participe à un concours et je suis plus ou moins terrorisée x) Alors, vous en pensez quoi ?
Cause perdue
Tout c’était passé très vite. L’adolescente avait entendu un bruit étrange, et s’était levé de sa chaise. Sans comprendre, elle vit un homme surgir devant elle, un couteau à la main. Un geste, un cri, puis plus rien. C’était fini.
Lillie avait eut beaucoup de mal à accepter sa mort, et son arrivée au paradis n’avait pas arrangé les choses. Elle ne comprenait pas comment on avait pu lui ôter la vie, anéantir sa famille, pour ensuite lui offrir un repos éternel. C’était illogique et injuste. La jeune fille s’était alors renfermée sur elle-même. Alarmés, les autorités supérieures avaient dû prendre une décision. Ils convoquèrent Lillie et lui proposèrent un marché: une nouvelle vie contre son silence. On pouvait lui accorder un nouveau corps, à la seule et unique condition qu’elle ne reprenne jamais contact avec sa première famille. Après plusieurs semaines de réflexion, elle avait accepté.
Après ça, tout s’enchaina très rapidement. Une nouvelle naissance, de nouveaux parents, une nouvelle maison… Lillie avait toute une vie à reconstruire. Lorsqu’elle atteint l’âge de 18 ans, elle se renseigna sur son meurtre et son ancienne vie. A défaut de trouver des informations sur l’enquête, elle apprit qu’un procès en appel aurait lieu quelques mois plus tard.
***
La jeune fille leva la tête lorsque le juge, Patrick Cornell, ordonna à l’huissier de faire entrer le détenu, matricule 55698. Elle vit alors un homme squelettique, aux cheveux grisonnants et au teint blême franchir la porte de service, encadré par deux policiers.
Voir son visage rappela à Lillie ce qu’elle avait ressenti quelques temps plus tôt en apprenant que c’était son père, David, qui avait été accusé du meurtre. C’était son monde tout entier qui s’écroulait. Elle savait que ce n’était pas lui, puisque qu’elle avait vu le meurtrier: un inconnu ! Jamais son père ne lui aurait fait de mal, il l’aimait tellement !
La porte s’ouvrit de nouveau, et les douze jurés apparurent. L’air étrangement calme, ils feuilletaient des documents et bavardaient entre eux. Lillie savait qu’en général, les procès en appel se soldaient par une déception. Mais aujourd’hui, elle voulait y croire. Automatiquement, son regard se posa sur son père. Le regard vide, David Hellet s’assit face au jury.
- Greffier, les faits je vous prie, dit Patrick Cornell.
Le greffier se racla la gorge et déclara:
- David Jean Edouard Hellet, condamné pour homicide involontaire le 26 novembre 1992.
Le greffier résuma ensuite le meurtre, puis l’enquête, qui avait conclu que, ayant trop bu, l’accusé avait poignardé sa fille avec qui il était en conflit.
Et là, ce fut trop. Lillie ne pouvait pas en supporter d’avantage. Elle quitta le tribunal, le visage dans ses mains. Toute cette histoire était ridicule ! Soudain, une question vint la tourmenter. Elle apostropha un jeune policier qui montait la garde devant la salle et demanda:
- Excusez-moi, lorsqu’on fait appel, c’est bien qu’un nouvel élément à été découvert ?
- En général, oui Mademoiselle.
- Et, dans le procès d’aujourd’hui, quel était cet élément ?
- Je ne sais pas si je peux vous le dire, vous savez.
- Je vous en prie, s’écria la jeune fille, les larmes aux yeux.
- Et bien, répondit le jeune homme, visiblement gêné, une femme a déclaré qu’au moment du meurtre, l’accusé était avec elle à une réunion de travail.
- Mais pourquoi avoir attendu tant d’années pour le dire ?
- Elle était partie vivre au Etats-Unis, et elle vient seulement de revenir en France. Quand elle a appris la nouvelle, elle est venue témoigner. Et si vous voulez mon avis, ça a l’air sérieux.
Rassurée, Lillie retourna dans le tribunal en courant. Apparemment, la femme en question était venue à la barre, et les jurés s‘étaient retirés pour prendre une décision. Lillie décida de rester au tribunal durant la délibération, mais les heures qui suivirent lui parurent interminables. Enfin, la porte de service s’ouvrit. Lillie avait l’impression qu‘un étau lui comprimait le cœur, et pouvait le briser à tout moment. Comme au ralenti, elle vit une femme se lever du banc des jurés pour rendre son verdict:
- Après avoir revu les faits, nous déclarons l’accusé, David Hellet… non coupable.
Lillie sentit son cœur éclater de bonheur. Enfin, après 18 ans, il était libre. Enfin, il ne paierait plus pour un meurtre qu’il n’avait pas commis.
Quelques heures plus tard, Lillie aperçu son père devant le tribunal, complètement déboussolé. Il avait enfin la liberté qu’il avait méritée, mais son cœur n‘était pas apaisé pour autant. La jeune femme faillit lui sauter dans les bras. Elle voulait lui dire des centaines de choses: qu’elle l’aimait, qu’elle savait qu’il était innocent, et surtout que sa petite fille était, en quelque sorte, toujours vivante. Mais ça, elle n’en avait pas le droit. On le lui avait interdit. Si elle désobéissait, elle retournerai au paradis, et ça pour toujours. Et puis, il y avait sa nouvelle famille, elle les aimait, eux aussi. Alors qu’elle le fixait tout en réfléchissant, David croisa son regard et se dirigea vers elle:
- Excusez-moi, je peux vous aider ?
- Peut-être, répondit Lillie en souriant.
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